Le Quartier Saint-Vincent était au centre des préoccupations de l’assemblée générale de l’association de protection du Vieux Blois. Explications.

Baptisé initialement Les passerelles Saint-Vincent, le projet qui s’appelle désormais Quartier Saint-Vincent a fait l’objet d’une attention particulière des adhérents de l’association de protection du vieux Blois (dite Amis du vieux Blois) lors de leur assemblée générale. « Ce patronyme de Quartier Saint-Vincent est déjà une erreur puisqu’historiquement le quartier est celui de la Bretonnerie ! » précise Jean-Paul Sauvage, historien local et vice-président de l’association. Situé à 100 m du château, le site intéresse au plus haut point l’association. Et l’interroge. « On nous dit que la poste va être déplacée, que 25 boutiques vont s’implanter, qu’un parking en silo va être créé, tout cela nous effraie. Blois est une ville touristique, si les cars ne peuvent se garer près du château, quel en sera l’impact ? De plus, sur le site où les commerces vont s’implanter il y a l’Arrou et l’aqueduc, des fontaines… Quelle incidence sur ce patrimoine ? ». Toutes ces questions, Jean-Paul Sauvage et Christian Nicolas, le président de l’association, les ont posés à Marc Gricourt, Chantal Rebout et Jérôme Boujot lors de leur rencontre fin janvier. « Nous n’avons pas de position par rapport à la pertinence du projet commercial, nous nous voyons le côté patrimonial et nous souhaitons que le patrimoine du lieu soit préservé », précise le vice-président.

Car le lieu est très riche : un panorama exceptionnel sur la rue de la Voûte et des Fossés-du-Château, les arbres du square Victor-Hugo dont le monumental cèdre et séquoia, le jeu de Paume, des voûtes, un bâtiment du XVIIIe siècle avec un toit à la Mansart, le gouffre… sans oublier les bas-reliefs du bâtiment de la poste, du sculpteur Louis Lejeune qui raconte des pans de l’histoire de Blois.

Une richesse à ne pas oublier

« Garder pour garder n’a aucun intérêt, c’est ce que nous avons exposé aux élus et nous avons été entendus. Nous souhaitons que les éléments patrimoniaux soient mis en valeur. On est dans une ville touristique tout de même ! »
L’association des Amis du vieux Blois, existe depuis 1940. Forte de ses 225 adhérents, elle a déjà mené des combats pour le patrimoine. Son souhait pour 2017, qu’elle a exprimé lors de sa rencontre avec les élus est qu’une commission du secteur sauvegardé soit créée afin qu’elle soit consultée pour tous les projets urbanistiques. « Cette demande est ancienne mais elle n’avait jamais été formulée jusque-là, rappelle Jean-Paul Sauvage. On doit revoir le maire pour en reparler, la réponse n’ayant pas été franchement tranchée. » Quoi qu’il en soit, l’association reste attentive à ce projet de Quartier Saint-Vincent, tout en restant dans la concertation. « Nous souhaitons être consultés et c’est pourquoi il est prévu de revoir Chantal Rebout en juin. » Le rendez-vous est pris.

Article paru dans la Nouvelle République le 27 Février 2017