L’eau venue de la nappe de Beauce

Il est des lieux discrètement enfouis dans les mémoires ou protégés des regards. Des petits trésors cachés à (re) découvrir par les curieux.

La Loire fleuve royal qui traverse la ville ne cesse d’attiser l’admiration et la curiosité des visiteurs et des Blésois, mais combien savent-ils que sous la ville se cache un précieux trésor ? L’eau venue de la nappe de Beauce…
Cette ressource naturelle, connue de longue date et exploitée depuis le XVIe siècle, permettait la distribution de l’eau par gravité dans la ville grâce à l’attention des échevins qui avaient la charge d’entretenir les canalisations et d’assurer le fonctionnement des fontaines (*).

A cette époque, constatant la vétusté des installations du réseau d’eau, Louis XII fait appel au maître fontainier Pierre de Valence pour améliorer la quantité d’eau disponible et le débit du circuit hydraulique.
Il recueille les eaux issues des infiltrations du plateau de Beauce canalisées jusqu’à Monsabré, par une galerie naturelle, et créé le réservoir souterrain « le gouffre » destiné au stockage de cette eau pour alimenter par gravité les nombreuses fontaines que compte à cette époque Blois.

Pierre de Valence renforce ainsi le débit du circuit de distribution d’eau à travers la ville. « Ce réseau a été au fil du temps endommagé, mais le système de captation des eaux est en parfait état de fonctionnement, assure Frédéric Sauvaget, spécialiste de recherches hydrauliques et soucieux de préserver le patrimoine blésois. L’eau est toujours présente, inépuisable et abondante. Avec une installation réalisée au XVIe siècle réactivée, l’exploitation de cette eau non traitée permettrait d’alimenter le bassin du square Victor-Hugo, vide depuis 2003 et de nombreuses fontaines blésoises. »

(*) Source: cahiers du patrimoine, Blois la forme d’une ville, édition Imprimerie nationale
Article paru dans la Nouvelle République le 03 Août 2014